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Avant-Première du grand rapport « L’indice mondial de la corruption : entre influence, perception et réalités contestées »

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    omsac actualités
  • il y a 2 jours
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 1 jour

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Après les consultations lancées en septembre 2020 auprès des institutions étatiques, des ONG et des experts de la société civile, l’OMSAC avait, dans sa publication du 2 octobre 2021 https://www.omsac.org/post/propositions-visant-à-lutter-contre-la-corruption-répondre-aux-préoccupations-de-la-société-civile, mis en lumière un ensemble d’anomalies, de complicités et de manipulations à différents niveaux, révélant notamment le « trio Politico-Diplomatico-Financier », véritable pieuvre de la corruption et de la fuite massive des capitaux, ainsi que l’implication directe ou indirecte de certaines ONG censées incarner la transparence et la bonne gouvernance.


Aujourd’hui, dans le prolongement de cette enquête, un nouveau rapport inédit s’apprête à être rendu public. Il révèle, preuves et témoignages à l’appui, deux zones d’ombre majeures dans la lutte mondiale contre la corruption :

  1. La complicité de certaines ONG avec des gouvernements corrompus, qui détourne l’esprit même de l’action civique et sape la confiance des citoyens ;

  2. Les limites et biais de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC), utilisé depuis des décennies comme référence internationale mais qui peut être instrumentalisé à des fins politiques et diplomatiques.

Ce rapport s’inscrit donc dans la continuité directe de la publication d’octobre 2021, confirmant et approfondissant nos constats sur les mécanismes de corruption et l’instrumentalisation d’organismes censés œuvrer pour la transparence.


1. Les ONG complices de certains gouvernements corrompus

Dans le cadre de nos investigations, un premier point d’alerte majeur concerne les ONG qui pactisent avec des gouvernements corrompus, devenant ainsi des relais involontaires ou complices de réseaux d’influence opaques. Sous couvert de missions humanitaires ou de bonne gouvernance, ces structures peuvent contribuer à redorer l’image d’États autoritaires, tout en bénéficiant de financements, d’exonérations ou d’un accès privilégié aux cercles du pouvoir.


Quelques exemples marquants illustrent ce phénomène préoccupant :

  • Afrique de l’Ouest : certaines ONG internationales, en échange de financements importants, auraient éludé des audits ou refusé de dénoncer des détournements de fonds publics au niveau local.

  • Moyen‑Orient : des associations basées en Europe ont été accusées de soutenir des régimes en échange d’invitations officielles ou de projets financés par des autorités controversées.

  • Europe : dans certains cas, des ONG engagées dans la transparence ou les droits humains auraient fermé les yeux sur des pratiques douteuses issues de gouvernements partenaires, pour maintenir leur accès aux financements ou aux réseaux diplomatiques.


Ce type de manipulation pervertit la mission originelle des ONG et crée un climat de méfiance croissante parmi les populations concernées.



2. L’Indice de Perception de la Corruption (IPC)


Points clés en avant-première :

  • Un outil contesté : l’IPC mesure la perception et non la réalité de la corruption, donnant parfois une image biaisée des pays.

  • Des victimes silencieuses : de l’Algérie à la Hongrie, en passant par la Chine, la Russie ou plusieurs pays africains, nombreux sont ceux qui estiment être injustement stigmatisés.

  • Des biais méthodologiques : fluctuations inexpliquées des classements, sur-pondération de certaines sources, et manque de transparence dans la construction des scores.

  • Un impact réel : au-delà des chiffres, un mauvais classement peut décourager les investisseurs, renforcer des stéréotypes négatifs et fragiliser l’image internationale des États.

  • Un débat mondial nécessaire : ce rapport lance un appel à tous les pays – surtout ceux victimes de l’IPC – pour ouvrir un dialogue international sur des méthodes d’évaluation plus justes, plus transparentes et plus adaptées à la réalité.


Message fort :

Ce rapport n’est pas une attaque contre la lutte anticorruption, mais une invitation à la vérité et à la justice. Il s’agit d’un appel collectif à bâtir des indicateurs qui reflètent réellement la complexité de la corruption, sans stigmatiser ni favoriser injustement certains pays.


« L’Indice de Perception de la Corruption (IPC) est un outil incontournable, mais imparfait : il façonne des images parfois biaisées de nos pays et influence jusqu’à leur développement économique. »



Points clés de l’analyse

  1. Perception vs réalité : l’IPC mesure la perception des élites et non les faits réels de corruption.

  2. Grande corruption occultée : l’indice ignore souvent les scandales financiers transnationaux.

  3. Méthodologie contestée : les fluctuations inexpliquées des scores soulèvent des doutes.

  4. Impact économique : un mauvais classement décourage investissements et coopération.

  5. Cas spécifiques :

    • Plusieurs pays (Russie, Chine, Venezuela, Hongrie…) dénoncent un outil politique.

    • L’Algérie critique un classement qui ne reflète pas ses efforts réels.


Afrique et Asie : entre rejet et scepticisme

Dans plusieurs pays africains et asiatiques, les classements internationaux sur la corruption sont perçus comme injustes, biaisés ou déconnectés des réalités locales.

  • Algérie : malgré de vastes campagnes anticorruption et des condamnations d’anciens hauts responsables, le pays reste mal classé, ce qui nourrit un sentiment d’injustice et de décalage entre les efforts internes et la perception extérieure.

  • Nigeria : régulièrement pointé du doigt, alors même que des réformes institutionnelles et judiciaires sont engagées ; Abuja dénonce l’absence de prise en compte des mesures concrètes.

  • Afrique du Sud : les classements restent marqués par l’héritage des “State Capture” de l’ère Zuma, malgré une relance judiciaire forte sous Cyril Ramaphosa.

  • Kenya, Ouganda et Tanzanie : ces États contestent une vision trop homogène de l’Afrique, qui ignore les réformes nationales et la différence de contextes.

  • Chine : Pékin, malgré sa vaste campagne anticorruption qui a conduit à l’arrestation de centaines de milliers de cadres du Parti communiste, estime que les classements internationaux ignorent ces résultats et se limitent à des perceptions occidentales.

  • Inde : régulièrement classée parmi les pays fortement touchés, New Delhi souligne que ces indices ne distinguent pas entre corruption de “grande échelle” et petits actes administratifs, créant une vision caricaturale.

  • Philippines et Indonésie : leurs gouvernements dénoncent des évaluations “politiquement orientées” qui affectent leur image internationale et leurs investissements.

En somme, l’Afrique et l’Asie partagent un sentiment commun : la mesure de la corruption par perception renforce les stéréotypes, pénalise l’investissement, et minimise les réformes réelles entreprises par les États.


Amérique latine : contestations et soupçons d’ingérence

En Amérique latine, la critique est encore plus virulente, car de nombreux gouvernements estiment que les indices internationaux servent d’outils politiques au profit de certaines puissances ou ONG.

  • Venezuela : régulièrement classé parmi les “pires élèves”, Caracas rejette ces évaluations qu’il considère comme des instruments de déstabilisation orchestrés par Washington.

  • Nicaragua : le gouvernement de Daniel Ortega dénonce des manipulations statistiques utilisées pour justifier sanctions et pressions internationales.

  • Brésil : malgré l’opération “Lava Jato”, qui a révélé et jugé des scandales massifs, le pays continue d’obtenir un score faible, ce qui alimente la perception d’un classement politisé.

  • Mexique : les autorités affirment que les chiffres ne reflètent pas la réalité des réformes judiciaires et policières mises en place, notamment sous Andrés Manuel López Obrador.

  • Argentine : souvent accusée de corruption systémique, Buenos Aires rappelle que ces évaluations reposent sur des perceptions extérieures, alors même que des procédures judiciaires avancent à l’intérieur du pays.

  • Bolivie : critique la manière dont ces indices ignorent les contextes socio-politiques complexes et réduisent la corruption à un simple chiffre, utilisé ensuite pour ternir l’image du pays.

  • Cuba : dénonce une manipulation purement politique visant à diaboliser son modèle de gouvernance.

Au final, en Amérique latine, la contestation de ces indicateurs est double : d’un côté, les gouvernements dénoncent leur impact négatif sur l’économie et l’investissement ; de l’autre, ils les accusent d’être des instruments d’ingérence servant les intérêts de certaines puissances étrangères.


Citation officielle (OMSAC)

« Notre objectif n’est pas de nier l’importance de Transparency International, mais de rappeler que l’IPC n’est pas une vérité absolue. Les États doivent être jugés sur leurs efforts concrets et non uniquement sur des perceptions externes. »

Conclusion

Ces deux phénomènes forment une alliance toxique : les ONG instrumentalisées et un outil statistique biaisé s’entrecroisent pour affaiblir la lutte contre la corruption — un véritable « virus » qui sape la confiance publique, retarde les réformes et mine les efforts de transparence internationale.


Prochainement

Le rapport complet de l’OMSAC sera publié prochainement. Il apportera une analyse détaillée, avec des propositions pour améliorer la mesure de la corruption à l’échelle mondiale.


Département Intégrité & Investigations de l'OMSAC




 
 
 

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