Lutte anticorruption, un terrain miné : le trio Politico-Diplomatico-Financier contamine et manipule les ONG
- omsac actualités
- 2 oct. 2021
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Dans le cadre des consultations que nous avons lancées en septembre 2020 auprès des institutions étatiques, des organisations non gouvernementales (ONG) et des experts de la société civile engagés dans la lutte contre la corruption, l’OMSAC a mis en lumière un ensemble d’anomalies, de complicités et de manipulations à différents niveaux.
Au cœur de ces dérives se trouve ce que nous qualifions désormais de « trio Politico-Diplomatico-Financier », une véritable pieuvre de la corruption et de la fuite massive des capitaux. Mais la plus grande surprise fut la découverte de l’implication, directe ou indirecte, de certaines ONG censées incarner la transparence et la bonne gouvernance, mais dont les pratiques révèlent un tout autre visage.
Face à cette situation, la nouvelle équipe dirigeante de l’OMSAC a décidé de lancer une enquête internationale approfondie afin de comprendre en profondeur ces mécanismes, d’en mesurer l’impact réel et d’élaborer des stratégies adaptées pour y faire face. Cette mission sensible a été confiée au Département Intégrité & Investigations, mandaté spécialement pour instruire ce dossier.
Après une année de travail rigoureux, nos constats se sont confirmés : le « virus de la corruption » est bien plus complexe, enraciné et corrosif que ce que l’on imaginait. Il ne se limite pas aux réseaux politiques ou financiers traditionnels ; il a également infiltré des structures censées œuvrer pour son éradication, compromettant ainsi leur crédibilité et leur efficacité.
À partir de ce constat, l’OMSAC a décidé de hiérarchiser ses priorités et de concentrer son attention, en premier lieu, sur certains acteurs du secteur associatif et ONG international, notamment ceux qui, sous couvert de lutte anticorruption, participent à des mécanismes douteux et soulèvent de sérieuses interrogations.
Dans ce cadre, deux cas particuliers ont retenu toute notre attention :
Les ONG et leur complicité dans la corruption avec certains gouvernements : une collusion préoccupante qui transforme des structures humanitaires en instruments d’influence politique et économique.
L’Indice de Perception de la Corruption (IPC) : un outil censé mesurer la corruption mais qui, dans sa conception et son usage, présente des biais méthodologiques majeurs et peut être instrumentalisé à des fins géopolitiques.
Ces deux phénomènes constituent, à nos yeux, de véritables « virus » qui neutralisent l’efficacité des remèdes anticorruption, retardent les réformes et nourrissent la défiance des peuples envers les institutions censées défendre leurs droits.
Ainsi, lorsque certaines ONG s’allient ouvertement avec des gouvernements corrompus, elles deviennent des instruments de légitimation et de propagande. Sous couvert d’actions humanitaires, elles participent à blanchir l’image de régimes autoritaires tout en tirant profit de financements opaques, de privilèges politiques ou d’un accès facilité aux cercles du pouvoir.
De l’Afrique à l’Amérique latine, du Moyen-Orient jusqu’au cœur même de l’Europe, plusieurs ONG locales et internationales ont été épinglées pour leur silence complice face à des détournements massifs de fonds publics. En échange de cette complaisance, elles obtiennent des autorisations, des contrats ou une influence accrue, trahissant ainsi leur mission originelle au profit d’intérêts politiques et financiers.
Ces pratiques, loin d’être des cas isolés, dessinent les contours d’un système global de corruption maquillée en action humanitaire, où les victimes ne sont autres que les peuples eux-mêmes, privés de ressources vitales et de réformes véritables.
De même, l’Indice de Perception de la Corruption (IPC), souvent brandi comme référence mondiale, illustre parfaitement le danger d’un outil faussé. Sa méthodologie opaque et largement subjective permet parfois à certains pays riches de maintenir une façade de respectabilité, alors même qu’ils accueillent des flux massifs de capitaux illicites ou ferment les yeux sur des scandales financiers majeurs.
À l’inverse, des pays du Sud, confrontés à des réalités économiques et politiques complexes, sont systématiquement stigmatisés, ce qui renforce les inégalités internationales et fragilise leurs réformes internes.
Ces dérives renforcent l’idée, de plus en plus partagée par les sociétés civiles, que la lutte mondiale contre la corruption est à géométrie variable, instrumentalisée par certains acteurs pour défendre des intérêts géopolitiques ou économiques, plutôt que pour servir la justice et l’équité.
Nous sommes conscients que la mission d’enquête confiée à notre Département Intégrité & Investigations sur ce dossier ne sera pas facile. Toutefois, notre confiance envers nos experts et nos lanceurs d’alerte nous rassure et nous oblige à faire preuve de patience et de persévérance. Ce sera un long chemin, qui nécessitera entre quatre et six années de recherches et de consultations approfondies.
Le moment venu, nous reviendrons avec des révélations documentées sur ce dossier d’une importance capitale, une fois la mission achevée.
Car nous en sommes convaincus : une lutte efficace contre la corruption ne peut être envisagée sans une remise en question des structures elles-mêmes censées la combattre.
Département presse & médias de l'OMSAC
Comments