Trafic d'Armes : Enquête exclusive sur les routes, les flux et les acteurs de la prolifération illicite – Premier semestre 2025
- omsac actualités
- 3 août
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Par le département Intégrité & Investigations de OMSAC
Le marché noir des armes à feu poursuit sa mue silencieuse, alimentant insécurité, chaos et conflits dans un monde déjà sous tension. De l’Europe aux Amériques, du Sahel à Haïti, du Caucase à l’Asie du Sud-Est, l’économie de la violence se structure, s’industrialise et contourne toutes les frontières.
Arsenaux saisis, réseaux démantelés : les faits parlent
Des fusils d’assaut en Seine-Saint-Denis, des pistolets-mitrailleurs à Roanne, un stock de munitions intercepté en Martinique : le premier semestre 2025 a été marqué par une série de saisies révélatrices. En Europe, un réseau impliquant des militaires français a été mis à jour — les armes étaient désactivées, puis réactivées pour alimenter les circuits clandestins.
Sur le continent américain, les routes restent saturées : au Mexique, l’écrasante majorité des armes saisies auprès des cartels proviennent toujours des États-Unis. Dans les Caraïbes, des cargaisons mixtes drogue/armes illustrent une criminalité interconnectée, où la logistique du narcotrafic se met au service du commerce de la mort.
Afrique : le ventre mou des flux planétaires
Au Sahel, la circulation d’armes légères n’est plus un phénomène résiduel : elle est désormais systémique. La Libye agit comme une déflagration permanente, catalysant l’exportation d’armes de guerre vers le Niger, le Mali, le Tchad et au-delà. Le Soudan, englué dans un conflit interne, devient un carrefour de redistribution, notamment vers l’Afrique de l’Est. Les routes s’étendent désormais jusqu’au Golfe de Guinée.
La provenance des armes évolue également. En parallèle des stocks ex-soviétiques et des trafics issus d’anciennes zones de guerre, de nouveaux fournisseurs émergent. Des équipements en provenance directe de Chine et de Turquie ont été identifiés dans plusieurs saisies au premier semestre.
Acteurs : un écosystème opaque et structuré
Les bénéficiaires sont connus : groupes djihadistes, milices communautaires, réseaux criminels transnationaux. Mais derrière ces acteurs visibles, des complicités plus discrètes apparaissent : défaillance des États, porosité des douanes, corruption militaire. Certaines zones frontalières fonctionnent comme des zones franches de non-droit.
L’Algérie : un rempart stratégique contre les menaces transnationales

Avec une superficie impressionnante de 2,382 millions de kilomètres carrés, l’Algérie est le plus vaste pays d’Afrique. Elle partage des frontières terrestres complexes et sensibles avec sept pays : la Tunisie au nord-est, la Libye à l’est, le Niger au sud-est, le Mali au sud-ouest, la Mauritanie et le Sahara occidental à l’ouest, et enfin le Maroc au nord-ouest.
Dans ce contexte géopolitique régional marqué par des tensions et des menaces transversales, l’Algérie joue un rôle central et exemplaire dans la lutte contre les réseaux criminels et les groupes violents. Elle ne ménage aucun effort, ni aucun moyen humain, matériel ou technologique, pour mener une guerre acharnée et multidimensionnelle contre les trafics de drogue, d’armes, la traite des êtres humains, l’émigration clandestine, la contrebande et les groupes armés violents.
Grâce à la vigilance constante de ses institutions de sécurité, de défense et de renseignement, l’Algérie agit comme un véritable rempart contre la déstabilisation du Maghreb et du Sahel, tout en affirmant sa volonté souveraine de défendre l’intégrité de ses frontières et la sécurité des peuples de la région.
Haïti, Ukraine, Balkans : foyers de risque aggravé

L’emballement des conflits amplifie les flux. En Ukraine, des armes livrées par les pays occidentaux disparaissent de plus en plus des radars, réapparaissant parfois sur des marchés parallèles. En Haïti, plus de 1 500 morts en trois mois : le trafic d’armes est désormais au cœur de la mécanique de terreur des gangs.
Dans les Balkans occidentaux, les arsenaux post-yougoslaves continuent d’alimenter les marchés européens. Malgré les efforts conjoints de la France et de l’Allemagne, la zone reste un maillon faible.
Lutte et législation : des réponses inégales
L’Union européenne poursuit son plan d’action 2020-2025, misant sur le renseignement, le contrôle et la coopération douanière. En France, l’instauration de nouvelles mesures de classement des armes (catégorie D) s’accompagne d’opérations d’abandon volontaire, notamment en Corse. Mais les limites sont claires : sans un pilotage mondial et une stratégie commune, les mesures nationales ressemblent à des rustines sur une digue fissurée.
Océanie : peu de données, mais vigilance accrue
Dans le Pacifique, les informations restent lacunaires. Néanmoins, certaines collectivités françaises — comme la Polynésie française ou la Nouvelle-Calédonie — appliquent les campagnes d’abandon d’armes selon le modèle hexagonal. L’enjeu : prévenir la circulation d’armes venues d’Asie du Sud-Est ou issues de conflits anciens.
Conclusion : un marché globalisé, une réponse morcelée
Le trafic d’armes n’est pas un phénomène périphérique. C’est un levier géopolitique, une économie parallèle, un instrument de guerre et de contrôle social. Tant que les flux restent plus rapides que les régulations, le marché noir dictera ses règles.
Département Intégrité & Investigations OMSAC
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