Les États-Unis face à la tentation kleptocratique : analyse de l’affaiblissement des normes anticorruption
- omsac actualités
- 10 août
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L’Organisation Mondiale de Sécurité Anti-Corruption et Criminalité (OMSAC), dans le cadre de sa mission de surveillance et de prévention de la criminalité financière transnationale, publie le présent rapport afin d’évaluer l’impact des récentes décisions de l’administration américaine sur l’architecture mondiale de la lutte anticorruption.Les États-Unis, historiquement considérés comme un leader dans ce domaine, ont récemment adopté des mesures qui affaiblissent significativement les normes de gouvernance et de transparence.
1. Cadre historique
Depuis l’adoption du Foreign Corrupt Practices Act (FCPA) en 1977, les États-Unis ont joué un rôle central dans la lutte contre la corruption internationale, en interdisant aux entreprises américaines de verser des pots-de-vin à des responsables étrangers.Ce dispositif a inspiré plusieurs législations internationales et a constitué un outil diplomatique majeur pour imposer des standards éthiques dans le commerce mondial.
2. Décisions de l’administration Trump
En février 2025, le gouvernement américain a annoncé :
Suspension de l’application du FCPA, gelant de nombreuses enquêtes en cours.
Démantèlement ou réorientation des unités spécialisées telles que le KleptoCapture Task Force et la Kleptocracy Asset Recovery Initiative.
Réduction du rôle des organes de contrôle interne au sein des administrations fédérales.
Discours publics minimisant l’importance de la lutte anticorruption au nom de la « compétitivité économique ».
3. Impacts observés
Perte de leadership mondial : La suspension du FCPA a été interprétée par plusieurs pays comme un feu vert à la corruption d’entreprise.
Augmentation du risque de blanchiment via les marchés financiers américains.
Affaiblissement de la coopération judiciaire internationale : des enquêtes conjointes avec l’UE et d’autres partenaires ont été gelées.
Effet domino : certains États envisagent déjà de relâcher leurs propres dispositifs anticorruption.
4. Évaluation OMSAC
L’OMSAC considère ces décisions comme un affaiblissement volontaire des mécanismes de gouvernance. Elles créent :
Une vulnérabilité accrue aux réseaux criminels organisés.
Un risque de capture réglementaire par des intérêts privés ou mafieux.
Une normalisation de la corruption d’État à l’échelle internationale.
5. Recommandations
L’OMSAC appelle :
Au rétablissement immédiat du FCPA et au renforcement de son application.
À l’indépendance juridique des unités anticorruption fédérales américaines.
À la création d’une coalition multilatérale entre l’UE, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, et d’autres pays, pour compenser le retrait américain.
À la mise en place d’une Cour internationale anticorruption disposant d’un mandat contraignant.
6. Conclusion
L’OMSAC alerte solennellement sur le danger que représente l’abandon du leadership américain en matière de lutte contre la corruption. Ce vide stratégique risque de favoriser l’expansion des réseaux criminels, d’affaiblir la stabilité des marchés, et de miner la confiance entre États. La lutte contre la corruption ne peut être efficace que si elle repose sur une volonté politique constante et partagée, au-delà des changements d’administration.
Pour aller plus loin L’OMSAC invite ses lecteurs et partenaires à consulter l’analyse approfondie publiée par nos confrères de Foreign Affairs, qui apporte un éclairage complémentaire sur les enjeux soulevés dans notre rapport. Cet article met en perspective l’impact des récentes décisions de l’administration Trump sur la lutte anticorruption mondiale et les risques de dérive kleptocratique.👉 Lire l’article sur Foreign Affairs
Département Integrité & Investigations de l'OMSAC
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