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COSP11 – Qatar : Au-delà des engagements : bâtir une synergie appliquée pour une lutte anticorruption efficace et durable

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    omsac actualités
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Rapport final sur la 11é session de la Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies contre la Corruption (COSP11) Doha, État du Qatar | 15–19 décembre 2025


I. Introduction générale

La onzième session de la Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption (COSP11), tenue à Doha du 15 au 19 décembre 2025, a constitué une étape majeure dans le renforcement du cadre multilatéral de lutte contre la corruption. Réunissant les États parties, les organisations internationales, les institutions régionales, la société civile, le secteur privé et des experts indépendants, cette session a permis d’aborder de manière approfondie les défis contemporains liés à la corruption et à la criminalité financière transnationale.


La COSP11 s’est inscrite dans un contexte international marqué par l’évolution rapide des risques liés aux flux financiers illicites, à la numérisation de l’économie et à l’utilisation croissante des technologies émergentes. Elle a confirmé la centralité de la Convention des Nations Unies contre la corruption (UNCAC) comme instrument universel de référence pour la prévention, la criminalisation, la coopération internationale et la récupération des avoirs.


II. Leadership et vision du Secrétaire général des Nations Unies

La lutte contre la corruption demeure une priorité stratégique portée au plus haut niveau par le Secrétaire général des Nations Unies. À travers ses messages et orientations, il a rappelé que la corruption ne constitue pas uniquement un obstacle au développement durable, mais également une menace directe pour la paix, la stabilité institutionnelle, l’état de droit et la confiance des citoyens dans les institutions publiques.


Le Secrétaire général a souligné que l’efficacité des politiques anticorruption repose sur une approche globale, inclusive et fondée sur la responsabilité partagée. Il a encouragé les États parties à renforcer leurs cadres juridiques et institutionnels, tout en appelant à une coopération authentique avec l’ensemble des parties prenantes, notamment la société civile et les organisations non gouvernementales spécialisées.


III. Principales décisions et résultats de la COSP11

1. Adoption de la Déclaration politique de Doha 2025

La COSP11 s’est conclue par l’adoption de la Déclaration politique de Doha 2025, qui réaffirme l’engagement collectif des États parties à :

  • renforcer la prévention et la répression de la corruption sous toutes ses formes ;

  • améliorer la coopération internationale et l’entraide judiciaire ;

  • promouvoir la transparence, l’intégrité et la responsabilité dans la gestion des affaires publiques ;

  • adapter les stratégies anticorruption aux défis technologiques et aux nouvelles formes de criminalité financière.


2. Résolutions adoptées

Plusieurs résolutions ont été adoptées, portant notamment sur :

  • le renforcement du mécanisme d’examen de la mise en œuvre de l’UNCAC ;

  • la transparence du financement politique et la prévention des conflits d’intérêts ;

  • la promotion de l’intégrité dans les systèmes éducatifs et auprès des jeunes ;

  • le renforcement des capacités des autorités nationales chargées de l’application de la loi ;

  • la coopération internationale en matière de récupération des avoirs.


3. Adoption des rapports finaux de la COSP11

La séance de clôture a été marquée par l’adoption formelle des rapports finaux de la Conférence, notamment les projets de rapports de la série CAC/COSP/2025/L.1, qui consolident l’ensemble des travaux, débats et décisions issus de la COSP11. Ces documents constituent désormais la référence officielle pour le suivi de la mise en œuvre des engagements pris par les États parties au titre de la Convention des Nations Unies contre la corruption.


IV. Rôle de la société civile et des ONG spécialisées

La COSP11 a réaffirmé l’importance fondamentale de la participation de la société civile, conformément à l’article 13 de la Convention des Nations Unies contre la corruption. Les organisations non gouvernementales spécialisées dans la lutte contre la corruption et la criminalité jouent un rôle essentiel dans :

  • la prévention et la sensibilisation ;

  • le suivi indépendant des politiques publiques ;

  • la promotion de la transparence et de l’intégrité ;

  • la protection et l’accompagnement des lanceurs d’alerte ;

  • la production d’analyses et de données contribuant à l’élaboration de politiques efficaces.


Le Secrétaire général des Nations Unies a, à plusieurs reprises, appelé à une collaboration structurée, sécurisée et fondée sur la confiance entre les États et les ONG, soulignant que la réussite de la mise en œuvre de l’UNCAC dépend de l’inclusion effective de ces acteurs.


V. Déclaration de la société civile de Doha et intégration des droits de l’homme et des nouvelles technologies

La clôture de la COSP11 a également été marquée par la Déclaration de la société civile de Doha, élaborée par les organisations non gouvernementales et les experts présents à la Conférence. Cette déclaration souligne l’importance d’une approche intégrée de la lutte contre la corruption, fondée sur le respect des droits de l’homme, ainsi que sur l’utilisation responsable et éthique des nouvelles technologies, y compris l’intelligence artificielle, comme outils de prévention, de détection et d’analyse des risques de corruption.


Cette reconnaissance témoigne du rôle croissant et structurant de la société civile dans l’écosystème international de lutte contre la corruption et de sa capacité à contribuer de manière substantielle à l’élaboration de politiques publiques innovantes et efficaces.


VI. Lettre ouverte de la société civile internationale

En amont de la COSP11, une lettre ouverte signée par plus de 520 organisations, entités privées et experts issus de plus de 120 pays a été adressée aux États parties. Cette initiative a appelé à :

  • renforcer l’efficacité du mécanisme d’examen de l’UNCAC ;

  • améliorer la transparence et l’accès à l’information ;

  • garantir une participation significative, protégée et structurée des ONG ;

  • assurer un suivi plus rigoureux des recommandations issues des examens par les pairs.


Bien que non contraignante, cette lettre a contribué de manière substantielle au débat et illustre l’engagement croissant de la société civile et du secteur privé en faveur d’une lutte anticorruption plus crédible et plus inclusive.


VII. Hommage à l’État du Qatar

La COSP11 a été organisée avec un professionnalisme exemplaire par l’État du Qatar. Les délégations ont unanimement salué :

  • la qualité exceptionnelle de l’organisation logistique et institutionnelle ;

  • l’accueil chaleureux et respectueux réservé à l’ensemble des participants ;

  • la neutralité, l’intégrité et l’ouverture ayant caractérisé la conduite des travaux ;

  • l’engagement constant du Qatar en faveur du multilatéralisme et de la bonne gouvernance.


Le succès de la COSP11 reflète le rôle croissant du Qatar comme acteur responsable et crédible dans la promotion des valeurs de transparence, de dialogue international et de coopération multilatérale.


VIII. Mobilisation stratégique des ONG et des experts de la société civile : vers une synergie appliquée

Malgré les avancées significatives et les conclusions positives issues de la COSP11, un constat essentiel s’impose : la réussite durable de la lutte contre la corruption dépendra de la capacité des organisations non gouvernementales et des experts de la société civile à dépasser une posture strictement consultative pour s’engager dans une mobilisation collective, structurée et opérationnelle.


Les ONG et acteurs de la société civile sont appelés à unir leurs forces afin de créer une véritable synergie appliquée, orientée vers l’action concrète et la mise en œuvre effective des engagements pris au niveau international. Il ne s’agit plus de se limiter à un rôle d’observation ou de participation formelle, mais de mettre pleinement à contribution des compétences de très haut niveau couvrant l’intégrité et l’éthique, l’expertise intellectuelle et analytique, les capacités technologiques, juridiques et sécuritaires, ainsi que les domaines financier, diplomatique et politique, sans oublier une expérience approfondie du terrain.


Cette richesse constitue un levier stratégique majeur pour la conception et la mise en œuvre d’un programme objectif et structurant, fondé sur la coopération, l’efficacité et l’impact mesurable. La mise en place d’un programme commun, fondé sur le principe de synergie appliquée, apparaît dès lors comme une nécessité afin de transformer l’engagement de la société civile en une force solidaire, crédible et opérationnelle.


IX. Conclusion générale

La onzième session de la Conférence des États parties à l’UNCAC a marqué une avancée significative dans la consolidation de la lutte mondiale contre la corruption. Elle a renforcé la pertinence de la Convention comme cadre universel, tout en mettant en lumière la nécessité d’une approche inclusive associant États, organisations internationales, société civile et secteur privé.


La COSP11 a démontré que la lutte contre la corruption ne peut être efficace que si elle repose sur l’intégrité, la coopération, la transparence et la confiance mutuelle. Les engagements pris à Doha constituent une base solide pour des actions concrètes et durables au service de sociétés plus justes, plus résilientes et plus responsables.


L’OMSAC salue l’alignement des décisions avec sa vision anticorruption depuis 2023

L'Organisation Mondiale de Sécurité Anti-Corruption et Criminalité (OMSAC) se félicite des décisions et recommandations adoptées lors de la COSP11 à Doha, au Qatar, qui s’alignent à près de 90 % avec nos propositions et recommandations formulées depuis 2023. Ces résultats constituent une validation concrète de notre vision stratégique visant à renforcer l’intégrité, la transparence et l’efficacité des mécanismes anticorruption à l’échelle mondiale.


L’OMSAC entend désormais transformer ces orientations en actions opérationnelles tangibles, en mobilisant ses réseaux d’experts, ses capacités technologiques et ses partenariats avec les ONG et les acteurs de la société civile. Nous appelons à instaurer une synergie internationale durable, où États, société civile et acteurs spécialisés coopèrent comme une force solidaire, afin de concrétiser une lutte anticorruption efficace, mesurable et durable, au bénéfice des citoyens et des institutions du monde entier.


Pour le Département presse & médias

de Doha - Qatar : Tony Betenberg

Le 20 Décembre 2025


 
 
 
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