Crimes de guerre : la CPI agit en Libye et vise Israël – El Hishri arrêté, Netanyahou visé
- omsac actualités

- 18 juil.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 août

L’arrestation de Khaled Mohamed Ali El Hishri, ancien haut responsable de la prison de Mitiga en Libye, par les autorités allemandes, constitue un tournant majeur dans la lutte contre l’impunité en Libye. Cette opération, menée le 16 juillet 2025 à la demande de la Cour pénale internationale (CPI), illustre l’efficacité croissante de la coopération judiciaire internationale.
Gravité des accusations
Les faits reprochés à El Hishri sont particulièrement graves et choquants :
Crimes contre l’humanité
Crimes de guerre
Meurtres, tortures, viols et violences sexuelles. Ces crimes auraient été commis dans le cadre de sa responsabilité au sein de la prison de Mitiga entre 2015 et 2020, une période marquée par le chaos, la guerre civile, l’éclatement institutionnel et la prolifération de milices en Libye.
La prison de Mitiga est tristement célèbre pour être un centre de détention arbitraire où de nombreux abus ont été documentés par des ONG et des organes onusiens.
Portée internationale
L’arrestation a été rendue possible grâce à un mandat d’arrêt scellé émis le 10 juillet 2025 par la Chambre préliminaire I de la CPI.
Elle témoigne d’une coopération exemplaire entre la Cour et l’Allemagne.
Elle s’inscrit dans le cadre de la résolution 1970 du Conseil de sécurité de l’ONU (février 2011) qui a confié à la CPI la compétence d’enquêter sur les crimes commis en Libye.
En mai 2025, la Libye a officiellement reconnu la compétence de la CPI sur son territoire de 2011 à 2027, renforçant ainsi le cadre juridique de telles poursuites.
D’autres responsables toujours en fuite
Cette arrestation ne clôt pas le dossier. Huit autres individus font toujours l’objet de mandats d’arrêt publics de la CPI, parmi lesquels :
Saif Al-Islam Kadhafi, fils de l’ancien président libyen, recherché depuis plusieurs années.
Des personnalités comme Makhlouf Doumah, Nasser Daou, et Abdelbari Al Shaqaqi, tous soupçonnés d’atrocités similaires.
L’inclusion de Saif Al-Islam dans cette liste renforce la dimension politico-judiciaire de l’affaire, compte tenu de son implication dans des scandales transnationaux, notamment celui du financement occulte présumé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
Signification et message politique
Cette arrestation envoie un message clair et fort :
Aucun auteur de crimes graves n’est à l’abri, même après plusieurs années.
La justice internationale n’oublie pas, même si elle avance lentement.
Elle renforce la crédibilité de la CPI, souvent critiquée pour sa lenteur ou son manque d'efficacité.
Elle offre une lueur d’espoir pour les victimes libyennes, longtemps privées de réparation et de reconnaissance
Fin de l’impunité ? Quand la justice internationale rattrape les bourreaux… À quand Netanyahou ?

L’affaire El Hishri n’est pas seulement une victoire judiciaire : elle réaffirme le principe de responsabilité pénale individuelle, y compris dans des contextes de guerre civile et d’effondrement étatique. Elle marque un pas de plus vers la redevabilité des miliciens, tortionnaires et chefs de guerre qui ont fait de la Libye post-2011 un théâtre d’horreurs.
Elle invite aussi la communauté internationale à ne pas détourner les yeux des autres zones d’impunité similaires — notamment les territoires palestiniens occupés — où des dirigeants politiques et militaires, comme le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, font eux aussi l’objet de mandats d’arrêt internationaux émis par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
La justice pénale internationale doit s’appliquer sans deux poids, deux mesures, quelle que soit la nationalité ou la puissance politique des suspects. Seule une application universelle du droit peut garantir la crédibilité de la lutte contre l’impunité.
Département presse & médias de l'OMSAC




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