Mourad MAZAR et le G17 : Une Vision Stratégique pour la Gouvernance Mondiale et la Lutte contre la Corruption
- omsac actualités
- il y a 5 jours
- 6 min de lecture

Le 5 décembre 2025, au siège des Nations Unies à Genève, le Président de l’OMSAC, Monsieur Mourad MAZAR, a tenu une intervention remarquée portant sur les nouveaux enjeux de l’intégrité publique, des politiques anticorruption et des dynamiques criminelles contemporaines. Son discours, dense et analytique, s’est inscrit dans la continuité du travail de l’OMSAC en tant qu’organisation mondiale indépendante engagée dans la prévention, la dénonciation et l’analyse stratégique de la corruption sous toutes ses formes.
Un message clair adressé à la communauté internationale
Dans son intervention, le Président MAZAR a rappelé que la corruption et la criminalité ne sont pas seulement des phénomènes économiques ou administratifs, mais bien des menaces directes à la stabilité démocratique, à la sécurité des peuples et à la crédibilité des institutions. Il a souligné que toute stratégie efficace doit reposer sur trois piliers fondamentaux :
la compréhension des mécanismes internes de la corruption,
l’identification des réseaux qui la protègent,
et l’analyse du comportement du responsable corrompu, souvent au cœur du problème.
C’est dans ce cadre que s’inscrivent les débats de Genève, centrés notamment sur la proposition stratégique portée par certains acteurs : la création d’un G17 des Puissances Eau et, à terme, d’un Conseil Mondial des Eaux Douces.
Le G17 des Puissances Eau : proposition centrale de la conférence
La conférence de Genève a mis au centre de ses travaux l’idée d’un G17 — un regroupement des pays détenant l’essentiel des ressources renouvelables en eau douce — présenté comme une plateforme capable de garantir la gouvernance, la sécurité et la durabilité de la ressource la plus stratégique du XXIᵉ siècle.
Pourquoi un G17 ?
Selon les arguments développés lors des sessions :
la concentration géographique des réserves d’eau douce rend certains États clé pour toute gouvernance globale ;
regrouper ces États facilite la coordination technique, la mise en place de normes internationales et la prévention des conflits transfrontaliers ;
un G17 pourrait servir de groupe d’impulsion pour l’adoption d’une Convention Internationale sur les Eaux Douces et pour la création d’un Conseil Mondial des Eaux Douces chargé d’arbitrer, surveiller et coordonner les réponses aux crises hydriques.
Composition et légitimité
Les travaux préliminaires évoquent que ces 17 pays concentreraient une part majeure des ressources renouvelables — d’où l’appellation G17 des Puissances Eau — et seraient donc appelés à jouer un rôle central et responsable dans la définition de règles et de mécanismes internationaux.
Interrogations soulevées par l’OMSAC : précision, méthode et transparence
Lors de son intervention, le Président MAZAR a formulé des réserves méthodologiques importantes — qui relèvent directement de l’expertise de l’OMSAC :
Sur quelle base précise le chiffre « 17 » est-il établi ?M. MAZAR a demandé que les chiffres avancés soient explicitement documentés : sources, méthodologies, périmètres (eaux de surface vs nappes souterraines, renouvelables vs non-renouvelables), périodes d’évaluation et mise à jour des données.
La géographie hydrique est plus complexe que ne le laissent parfois paraître des cartes simplifiées : certains pays (ex. l’Algérie) possèdent des réserves souterraines importantes dont l’évaluation varie selon les études.
Transparence et inclusion : la légitimité d’un G17 dépendra de la clarté de sa composition et des mécanismes d’inclusion consultative pour l’ensemble des pays affectés par les bassins transfrontaliers.
M. MAZAR a ainsi plaidé pour que toute initiative G17 s’appuie sur des évaluations scientifiques rigoureuses, indépendantes et transparentes, et non sur des approximations géopolitiques susceptibles d’exclure des acteurs-clés ou de créer des tensions inutiles.
Vers la création d'un Conseil Mondial des Eaux Douces : rôle et responsabilités
La conférence a également porté l’ambition d’instaurer un Conseil Mondial des Eaux Douces, organe international chargé notamment de :
émettre des avis juridiques et techniques,
surveiller les risques et prévenir les crises hydriques,
arbitrer les conflits transfrontaliers,
encadrer l’exploitation durable des ressources,
coordonner l’aide internationale en cas de crise extrême.
L’OMSAC a rappelé que la prévention de la corruption, la sécurité des infrastructures et la protection des droits des populations doivent être intégrées dès la conception de ce Conseil, sous peine de reproduire, à l’échelle mondiale, les dérives déjà observées dans la gestion locale et nationale de l’eau.
Risque géopolitique et vulnérabilités : pourquoi agir maintenant
Les participants ont souligné des foyers de tensions déjà sensibles : Nil (GERD), Bassin du Congo, certaines zones du Moyen-Orient, ainsi que des problématiques transfrontalières en Afrique sahélienne. Dans ce contexte :
l’absence d’un cadre juridique unique sur l’eau douce augmente le risque de conflits ;
la corruption et les réseaux criminels peuvent instrumentaliser ces tensions (accaparement, détournement de fonds, trafics liés aux infrastructures).
L’OMSAC a insisté pour que la gouvernance proposée par le G17 et par le futur Conseil intègre des mécanismes anticorruption, de contrôle financier et de protection des lanceurs d’alerte.
Intervention du Président MAZAR : responsabilité, vigilance et action
Outre ses remarques méthodologiques sur le G17, M. MAZAR a mis l’accent sur :
la nécessité d’un approche multi-disciplinaire (hydrologues, juristes, experts en transparence, forces de l’ordre, acteurs humanitaires) ;
le renforcement des capacités nationales pour prévenir la captation illégale des ressources ;
l’ouverture de consultations larges et indépendantes avant toute labellisation définitive d’un groupe G17.
Il a également rappelé l’engagement de l’OMSAC à apporter son expertise (recherches, enquêtes de terrain, audits, assistance technique) afin d’assurer que la gouvernance hydrique mondiale soit à la fois effective et intègre.
"Le Cercle Sombre de l'Hypocrisie" : l'analyse morale du président de l'OMSAC
Lors de la conférence, M. MAZAR a présenté sa célèbre réflexion sur le parcours du responsable corrompu — « Le Cercle Sombre de l’Hypocrisie » — et en a détaillé les quatre étapes (intégrité initiale → justification du premier pot-de-vin → production de lois protectrices → prédication morale finale). Cette grille d’analyse sert de lentille critique face aux risques de capture institutionnelle des nouvelles structures de gouvernance (y compris celles liées à l’eau).
Analyse Détaillée des Quatre Étapes
1. Il commence pauvre et maudit la corruption
À ce stade, l’individu n’a pas encore accédé au pouvoir. Il souffre des effets de la corruption et la dénonce avec sincérité. Il réclame la justice, la réforme et l’éthique.C’est l’étape de l’intégrité naturelle, celle des principes authentiques non encore mis à l’épreuve.
2. Puis un petit fonctionnaire qui justifie le premier pot-de-vin qu’il accepte
L’entrée dans la fonction publique confronte le responsable à des pressions matérielles et à un environnement où la corruption est parfois banalisée.Le passage à l’acte commence par une justification, souvent anodine :« Le salaire ne suffit pas », « Tout le monde le fait », « Ce n’est qu’une fois ».Cette étape constitue la rupture morale, celle où la conscience commence à céder.
3. Puis un haut responsable qui fabrique les lois qui protègent sa corruption
Après l’ascension hiérarchique, le responsable rejoint les cercles du pouvoir. La corruption devient stratégique, protégée, parfois institutionnalisée. Il n’enfreint plus seulement les lois :il les crée, les façonne et les manipule pour garantir son impunité. La corruption passe alors d’un acte individuel à un système structuré et auto-protecteur.
4. Et finit par être un prédicateur qui donne des conférences sur l’honneur
L’ironie finale.Après avoir profité du système pendant une carrière entière, le responsable se présente publiquement comme un modèle moral. Il donne des conférences, parle d’éthique, dénonce les abus…Non pas pour réparer, mais pour redorer son image, détourner les soupçons et asseoir une réputation factice de sage intègre.C’est l’apogée de l’hypocrisie.
Une réflexion essentielle pour comprendre les dérives du pouvoir
Cette analyse du Président MAZAR constitue un outil intellectuel essentiel pour comprendre comment la corruption s’insinue, grandit et se protège dans les systèmes administratifs et politiques du monde entier.Elle met en lumière le rôle central de l’individu dans la création ou la destruction d’un environnement sain et transparent.
L’intervention du Président MAZAR au Palais des Nations a rappelé que la lutte contre la corruption ne peut réussir qu’en comprenant profondément les mécanismes humains et institutionnels qui la nourrissent.À travers sa vision, ses analyses et ses avertissements, l’OMSAC réaffirme son engagement indéfectible en tant qu’organisation mondiale indépendante, dédiée à la protection de l’intégrité, de la justice et de la sécurité internationale.
Conclusion : gouvernance hydrique, intégrité et paix mondiale

La proposition d’un G17 des Puissances Eau et la perspective de créer un Conseil Mondial des Eaux Douces représentent des avancées potentielles pour la prévention des conflits hydriques. Mais, comme l’a averti l’OMSAC et son Président, ces initiatives doivent être fondées sur des données rigoureuses, une méthode transparente et des garde-fous anticorruption solides.
L’OMSAC réaffirme sa disponibilité à accompagner ce processus — par l’expertise, par les enquêtes de terrain et par la promotion d’un cadre normatif et institutionnel qui protège l’eau, les populations et la paix.
Département presse et médias de l'OMSAC
