Les nouveaux acteurs de probité dans le sport... Le traitement de la corruption sportive par le parquet national financier
Pionnier de la police scientifique moderne, le suisse Rodolphe Archibald REISS considérait qu’il « n’y a rien d’humain qui soit parfait et les sports, étant essentiellement humains, possèdent nécessairement leurs coins sombres ».
Dès lors, si la Charte de l’Olympisme rappelle promouvoir un « style de vie fondé sur la joie dans l’effort, la valeur créative du bon exemple, la responsabilité sociale et le respect des principes éthiques fondamentaux universels », il n’est pas étonnant de constater que le sport contemporain est devenu l’un des terrains de jeux privilégiés de tous les comportements délictueux, dépassant le seul cadre de la tricherie individuelle pour adopter parfois les codes de la criminalité organisée et de la corruption institutionnelle.
De l’arrestation en Suisse, à la demande des autorités américaines, de plusieurs membres de la FIFA à la veille de son assemblée générale à la révélation de l’ouverture d’enquêtes portant sur les conditions d’attribution en décembre 2010 des Coupes du monde de football à la Russie pour 2018 ou au Qatar pour 2022, la multiplication des scandales de corruption dans le sport a coïncidé en France avec la création en 2013 du parquet national financier.
Après la mise en cause des plus hauts dirigeants de l’IAAF en 2015, soupçonnés d’avoir dissimulé contre rémunération le dopage d’athlètes russes, puis celle de membres du CIO à l’occasion de l’attribution de plusieurs manifestations internationales dont les Jeux Olympiques au Brésil en 2016 et au Japon en 2020, le parquet national financier s’est naturellement saisi de plusieurs enquêtes pour lutter, en relation avec les autorités judiciaires étrangères, contre la corruption du milieu sportif, devenue un phénomène prégnant et transnational...
Jean Philippe Navarre, Aurélien Létocard