France : Meurtre d'Aboubakar dans le Gard : Entre douleur, exigence de justice et appel à la responsabilité

"Sur cette photo, la victime quelques minutes avant son assassinat."

Le meurtre tragique d'Aboubakar, survenu vendredi dans une mosquée du Gard, plonge une nouvelle fois la France dans l'émotion et l'indignation. Ce crime odieux, marqué par des insultes envers "Allah", n'est pas un simple fait divers. Il s’inscrit dans un climat lourd, nourri par des discours haineux, des attaques incessantes et des cabales contre la communauté arabo-musulmane, orchestrés par certains politiciens et relais médiatiques sans scrupules.

Nous dénonçons fermement cet acte ignoble. Rien, absolument rien, ne saurait justifier la violence, encore moins lorsqu’elle frappe des fidèles réunis dans un lieu de culte, symbole de paix et de spiritualité. Nous espérons et exigeons que les autorités compétentes prennent en charge cette affaire avec le même sérieux, la même rapidité et la même détermination que lorsqu’il s'agit de victimes non arabes ou non musulmanes. La République est une et indivisible, ses enfants méritent une protection égale, sans distinction d'origine, de religion ou de conviction.

Il serait inacceptable que ce crime soit relativisé ou noyé dans le silence. Nous appelons donc la justice, les forces de l’ordre, ainsi que les responsables politiques, à agir avec exemplarité pour retrouver rapidement l’auteur de ce meurtre et lui faire répondre de ses actes devant la loi.

Dans le même temps, nous ne pouvons ignorer les responsabilités profondes qui ont conduit à ce climat délétère. Depuis des années, certains utilisent l'islamophobie comme un instrument politique, un levier cynique pour gagner des voix, au prix de l’unité nationale et de la paix sociale. Nous condamnons avec force ces comportements hypocrites, qui ne respectent ni les valeurs de la République, ni les principes fondamentaux des droits de l’Homme.

La France, pays des droits de l'Homme, qui ne cesse de donner des leçons au monde entier sur les droits humains et la moralité du respect d'autrui, se doit, fidèle à ses idéaux, de rester une terre de fraternité, où chacun peut vivre sa foi, assumer ses origines et exprimer son identité, dans le respect des lois républicaines, sans craindre l’exclusion, l’insulte ni l’agression.

"Silence coupable et double discours : l'OMSAC dénonce l'inaction face à l'assassinat d'Aboubakar"

L'OMSAC s'étonne et s'indigne devant le silence du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, du député et président des Républicains Éric Ciotti, du président du Rassemblement National Jordan Bardella, ainsi que de Marine Le Pen, face à l'assassinat tragique d'Aboubakar dans une mosquée du Gard.

Ce silence, de la part de figures politiques appartenant majoritairement à la droite et à l’extrême droite, est d’autant plus choquant qu’elles mènent depuis des années une guerre acharnée contre l’islam et les musulmans à travers des discours anxiogènes, stigmatisants et dangereux qui nourrissent la haine, l’exclusion et l’islamophobie.

Cette absence de réaction face à un crime d’une telle gravité pourrait être interprétée par l’opinion publique comme une forme de mépris ou d’indifférence dès lors que la victime est un fidèle musulman. L'OMSAC alerte solennellement sur les conséquences désastreuses de cette attitude irresponsable, qui fragilise l'unité nationale et va à l’encontre des valeurs de la République et des droits fondamentaux.

À l'heure où un rassemblement pacifique est prévu à Paris pour dénoncer l'islamophobie et honorer la mémoire d'Aboubakar, nous appelons toutes les consciences sincères à se mobiliser pour dire non à la haine, non aux divisions, et oui à la justice, à l’égalité et à la dignité humaine.

La mémoire d'Aboubakar, comme celle de toutes les victimes de haine, mérite notre engagement.

Département presse & médias de l'OMSAC