Entre conflits prolongés et paix fragile : évaluation des risques criminels transnationaux et enjeux de sécurité mondiale
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Le présent document constitue l’analyse et l’expertise réalisées par les experts du Département Intégrité et Investigation de l’Organisation Mondiale de Sécurité Anti-Corruption et Criminalité (OMSAC), sur le document reçu officiellement par l’Institut international d’études sur le Moyen-Orient et les Balkans (IFIMES).
L’analyse porte notamment sur l’article du Dr J. Scott Younger, président et commissaire chez Glendale Partners et membre du conseil consultatif de l’IFIMES, intitulé « Between Ceasefires and Power Plays: The Global Struggle for Lasting Peace ». Cet article met en lumière les efforts de paix enlisés à Gaza et en Ukraine, les propositions américaines susceptibles de favoriser certains intérêts géopolitiques, ainsi que les obstacles à l’instauration d’une paix durable.
Cliquez sur ce lien pour consulter la source originale de l’article :https://mailchi.mp/fde9d1f735ce/research-dr-j-scott-younger-between-ceasefires-and-power-plays-the-global-struggle-for-lasting-peace?e=edeff7069a
Dans cet article, le Dr Younger met en lumière l’enlisement des efforts de paix à Gaza et en Ukraine, ainsi que les enjeux géopolitiques complexes liés aux propositions américaines, suscitant l’inquiétude des alliés et des acteurs régionaux.
Conformément à leur mission officielle, les experts du Département Intégrité et Investigation de l’OMSAC ont pris l’initiative d’examiner ce document afin de fournir une analyse approfondie et transparente, portant sur les implications sécuritaires, les risques criminels transnationaux et les enjeux liés à la corruption, aux droits de l’homme et à la sécurité globale.
Cette démarche s’inscrit dans une politique de communication préventive et responsable, assurant la diffusion d’informations fiables et pertinentes aux décideurs et partenaires internationaux.
1. Lecture diplomatique
a) Crise de la médiation internationale
Le texte met en évidence une érosion profonde du multilatéralisme classique. Les États-Unis, sous l’administration Trump telle que décrite, privilégient des accords bilatéraux rapides, centrés sur l’image présidentielle et des résultats symboliques (cesser-le-feu, signatures), au détriment :
de processus inclusifs,
de la légitimité des parties concernées (Ukraine exclue des négociations clés),
et de la durabilité des accords.
Cette approche affaiblit les institutions internationales (ONU, UE) et réduit la diplomatie à un outil transactionnel, ce qui favorise les acteurs révisionnistes comme la Russie.
b) Perte de crédibilité occidentale
Le document souligne une fracture diplomatique transatlantique :
méfiance européenne face à un alignement américain perçu comme pro-russe,
inquiétude des alliés quant à un possible désengagement américain,
incapacité à parler d’une seule voix face aux puissances autoritaires.
Cette désunion est exploitée par Moscou et observée attentivement par les BRICS et les puissances émergentes.
2. Lecture politique
a) Gaza et Cisjordanie : gestion du conflit, pas résolution
Politiquement, l’analyse montre que :
le conflit israélo-palestinien est administré par le contrôle sécuritaire, non résolu ;
l’absence de vision claire sur la gouvernance post-Hamas crée un vide politique dangereux ;
les violences des colons en Cisjordanie bénéficient d’une impunité structurelle, sapant toute crédibilité d’un futur État palestinien.
Le texte suggère implicitement que sans réforme politique profonde, toute paix restera cosmétique.
b) Ukraine : légitimation du fait accompli
Le plan de paix décrit équivaut politiquement à :
une validation de l’annexion par la force,
un précédent dangereux pour l’ordre international,
un signal envoyé à d’autres puissances révisionnistes (Chine, Iran, Turquie).
Cela traduit un basculement du droit international vers une logique de rapports de force bruts, où la souveraineté devient négociable.
3. Lecture sécuritaire
a) Normalisation de la violence prolongée
Sur le plan sécuritaire, le document décrit une guerre d’usure normalisée :
frappes quotidiennes en Ukraine,
opérations militaires récurrentes à Gaza,
violences asymétriques en Cisjordanie.
Cette situation installe une insécurité chronique, avec des civils devenant des cibles indirectes mais constantes.
b) Stratégie russe : temps long et épuisement
La Russie apparaît comme un acteur stratégique patient :
elle mise sur l’épuisement politique et militaire de l’Ukraine,
parie sur la lassitude américaine,
et sur l’insuffisance des capacités européennes.
D’un point de vue sécuritaire global, cela réhabilite la guerre territoriale comme instrument politique légitime.
4. Lecture géopolitique transversale
a) Déclin de la paix normative
Le texte oppose clairement :
une paix normative (basée sur le droit, les institutions, la justice),
à une paix transactionnelle (basée sur la force, la fatigue et l’image).
La seconde domine désormais, ce qui fragilise l’architecture de sécurité internationale construite après 1945.
b) Instrumentalisation de la paix
La quête du prix Nobel évoquée illustre une personnalisation extrême de la diplomatie, où la paix devient :
un outil de communication,
un trophée politique,
et non un processus long, exigeant et contraignant.
5. Implications spécifiques pour l’OMSAC
Pour une organisation mondiale de sécurité anti-corruption et criminalité, plusieurs signaux d’alerte majeurs émergent :
Zones grises de gouvernance : Gaza, la Cisjordanie et les territoires ukrainiens occupés deviennent des espaces propices :
aux trafics,
aux économies criminelles,
à la corruption militaire et humanitaire.
Impunité et double standard : L’absence de responsabilité (colons, crimes de guerre, annexions) affaiblit la norme internationale et favorise la criminalité politique transnationale.
Risque de contagion : La validation tacite de l’annexion et de la violence étatique peut inspirer :
des groupes armés,
des régimes autoritaires,
des réseaux criminels liés à l’État.
6. Conclusion stratégique
Le document de J. Scott Younger dresse le constat suivant :
Nous ne sommes pas dans une ère de paix négociée, mais dans une ère de gestion cynique des conflits, où la force, la fatigue et l’image priment sur le droit, la justice et la durabilité.
Entre cessez-le-feu et jeux de pouvoir, la paix devient un instrument de domination, non un objectif collectif.
Pour l’OMSAC, cela implique la nécessité de :
renforcer la surveillance des zones post-conflit,
documenter les liens entre conflits, corruption et criminalité organisée,
et plaider pour une sécurité fondée sur la responsabilité, non sur le fait accompli.
Analyse des risques criminels transnationaux Conflits Gaza – Cisjordanie / Ukraine
Perspective OMSAC – Sécurité, corruption et criminalité organisée
1. Conflits armés prolongés et criminalité transnationale : cadre général
Les conflits décrits ne sont plus des guerres conventionnelles limitées, mais des conflits hybrides de longue durée, caractérisés par :
absence de gouvernance stable,
militarisation des économies locales,
impunité partielle ou totale des acteurs armés,
fragmentation territoriale.
Ces conditions sont idéales pour l’essor de réseaux criminels transnationaux (RCT), souvent liés à des intérêts étatiques ou para-étatiques.
2. Risques criminels transnationaux liés à Gaza et à la Cisjordanie
2.1. Économies criminelles de survie et de guerre
Risques identifiés :
contrebande transfrontalière (armes légères, explosifs, carburant, médicaments),
marchés noirs alimentaires et pharmaceutiques,
trafic de matériaux de reconstruction (ciment, acier, équipements électriques).
Dimension transnationale :
réseaux reliant Gaza, Sinaï, Liban, Turquie et Golfe,
utilisation de sociétés écrans et d’ONG détournées pour le financement logistique.
Risque OMSAC : ÉLEVÉ→ Difficulté de distinction entre aide humanitaire, financement terroriste et criminalité organisée.
2.2. Criminalité liée aux colonies et à l’impunité structurelle
En Cisjordanie :
accaparement illégal de terres,
destruction d’actifs agricoles (oliveraies),
violences armées avec protection ou tolérance institutionnelle.
Conséquences criminelles :
blanchiment foncier,
corruption locale et judiciaire,
normalisation du crime idéologique sous couvert de sécurité
Risque OMSAC : ÉLEVÉ→ Création d’un précédent où l’idéologie sert de bouclier à la criminalité.
2.3. Radicalisation criminelle et recrutement transnational
désespoir socio-économique = vivier de recrutement,
hybridation entre groupes idéologiques, criminels et terroristes,
exportation de compétences violentes (IED, drones artisanaux).
Zones de diffusion :
Moyen-Orient,
Afrique du Nord,
Europe (diasporas marginalisées).
Risque OMSAC : Moyen à élevé
3. Risques criminels transnationaux liés au conflit en Ukraine
3.1. Militarisation du crime organisé européen
Risques immédiats :
circulation incontrôlée d’armes de guerre (MANPADS, ATGM, drones),
recyclage d’anciens combattants dans les mafias européennes,
professionnalisation violente du crime organisé.
Axes de trafic :
Ukraine → Balkans → Europe occidentale,
Ukraine → Caucase → Moyen-Orient.
Risque OMSAC : TRÈS ÉLEVÉ→ Menace directe pour la sécurité intérieure européenne et internationale.
3.2. Criminalité étatique et para-étatique
Dans les territoires occupés :
pillage industriel,
détournement de ressources agricoles,
trafic de métaux, céréales, charbon, hydrocarbures.
Particularité :
ces activités sont institutionnalisées ou protégées par des structures étatiques.
Risque OMSAC : CRITIQUE→ Fusion entre État, guerre et crime organisé (crime d’État transnational).
3.3. Corruption massive liée à l’aide internationale
Risques clés :
détournement de fonds humanitaires,
marchés publics opaques,
blanchiment via entreprises de reconstruction.
Effet long terme :
affaiblissement durable de l’État de droit,
légitimation sociale de la corruption post-conflit.
Risque OMSAC : ÉLEVÉ
4. Convergences criminelles Gaza – Ukraine
4.1. Hybridation terrorisme – criminalité – politique
Dans les deux cas :
acteurs armés deviennent gestionnaires de territoires,
fiscalité illégale,
justice parallèle,
financement par trafics.
→ Naissance d’acteurs hybrides, ni purement criminels ni purement politiques.
4.2. Effet de précédent global
La normalisation de :
l’annexion,
l’impunité,
la paix imposée par la force,
crée un effet d’imitation mondiale, notamment :
Afrique,
Caucase,
Asie centrale,
Amérique latine (groupes narco-politiques).
5. Matrice synthétique des risques OMSAC
Domaine | Niveau de risque |
Trafic d’armes | 🔴 Très élevé |
Blanchiment transnational | 🔴 Très élevé |
Criminalité étatique | 🔴 Critique |
Corruption humanitaire | 🟠 Élevé |
Radicalisation violente | 🟠 Élevé |
Criminalité foncière | 🟠 Élevé |
Déstabilisation régionale | 🔴 Critique |
6. Recommandations stratégiques pour l’OMSAC
a) Surveillance renforcée
suivi des flux financiers liés à la reconstruction,
cartographie des routes d’armes post-conflit,
analyse des entreprises écrans liées aux zones occupées.
b) Coopération internationale ciblée
échanges avec cellules anti-blanchiment,
partenariats avec autorités douanières et portuaires,
focus Balkans–Méditerranée–Caucase.
c) Plaidoyer normatif
dénoncer la criminalité sous couvert de souveraineté ou de sécurité,
exiger la traçabilité totale de l’aide internationale,
documenter les crimes économiques de guerre.
7. Conclusion OMSAC
Ces conflits ne produisent pas seulement des victimes et des destructions, mais reconfigurent durablement l’écosystème criminel mondial.
Là où la paix est imposée sans justice, le crime devient structurel, transnational et légitime.
Pour l’OMSAC, l’enjeu n’est plus seulement la lutte contre la criminalité, mais la prévention de la criminalisation de l’ordre international lui-même.
7. Indicateurs d’alerte précoce – Criminalité transnationale
post-conflit
(Approche OMSAC – Prévention et anticipation)
Afin de dépasser l’analyse descriptive et d’entrer dans une logique d’anticipation stratégique, l’OMSAC identifie une série d’indicateurs d’alerte précoce permettant de détecter l’émergence ou la consolidation de réseaux criminels transnationaux dans les contextes post-conflit.
7.1. Indicateurs politico-institutionnels
Création rapide ou prolifération d’ONG, fondations ou entités humanitaires peu transparentes dans les zones post-conflit.
Retards répétés ou absence de mécanismes de gouvernance post-conflit clairement définis.
Impunité persistante pour les violences commises par des acteurs armés ou idéologiques.
Exclusion de parties prenantes légitimes des processus de paix ou de reconstruction.
7.2. Indicateurs économiques et financiers
Flux financiers inhabituels liés à la reconstruction (infrastructures, énergie, agriculture).
Attribution opaque de marchés publics dans les zones affectées.
Utilisation accrue de sociétés écrans, holdings offshore et intermédiaires non identifiés.
Disparités entre aides annoncées et réalisations effectives sur le terrain.
7.3. Indicateurs sécuritaires et criminels
Augmentation des saisies d’armes non marquées ou de matériel militaire hors zones de conflit.
Apparition d’anciens combattants dans des réseaux criminels transnationaux.
Intensification de la contrebande de carburant, métaux, matériaux de construction et céréales.
Expansion des routes criminelles reliant zones de conflit, Balkans, Méditerranée et Caucase.
Ces indicateurs permettent à l’OMSAC de passer d’une posture réactive à une posture préventive, renforçant son rôle comme acteur d’alerte stratégique.
8. Cybercriminalité, crypto-financement et conflits armés
(Nouvelle dimension des économies criminelles hybrides)
Les conflits contemporains analysés révèlent une mutation profonde des modes opératoires criminels, intégrant désormais pleinement l’espace numérique.
8.1. Financement illicite par technologies numériques
Usage croissant des cryptomonnaies pour contourner sanctions et contrôles financiers.
Financement de groupes armés, réseaux criminels et structures hybrides via plateformes décentralisées.
Difficulté de traçabilité dans les juridictions à régulation faible ou inexistante.
8.2. Cybercriminalité comme outil de guerre indirecte
Cyberattaques ciblant infrastructures civiles, énergétiques et administratives (notamment en Ukraine).
Ransomwares utilisés pour financer indirectement des efforts de guerre ou des réseaux criminels.
Exploitation du chaos post-conflit pour mener des fraudes massives (usurpation d’identité, faux appels aux dons).
8.3. Blanchiment numérique transnational
Conversion de fonds illicites en actifs numériques.
Réintégration dans l’économie légale via projets de reconstruction, startups technologiques ou investissements immobiliers.
Hybridation entre cybercriminalité, criminalité financière et criminalité politique.
Cette dimension place l’OMSAC à l’avant-garde de l’analyse sécuritaire moderne, intégrant pleinement les nouveaux champs de conflictualité.
9. Valeur ajoutée stratégique pour l’OMSAC
L’intégration de ces deux volets permet à l’OMSAC de se positionner clairement comme :
🔹 Un acteur analytique de référence, au-delà du discours normatif
🔹 Un pôle d’expertise multidisciplinaire (sécurité, finance, cyber, diplomatie)
🔹 Une plateforme crédible pour experts internationaux, universitaires, anciens diplomates, responsables sécuritaires et spécialistes du renseignement
🔹 Un interlocuteur légitime auprès des organisations internationales et partenaires étatiques
Conclusion stratégique
En intégrant l’anticipation (indicateurs) et la modernité (cyber et crypto), l’OMSAC ne se contente plus d’analyser le monde tel qu’il est, elle décrypte le monde tel qu’il devient.
Département Intégrité & Investigations de l'OMSAC
