COSP11 à Doha : ouverture officielle et premières orientations mondiales pour la lutte contre la corruption
- omsac actualités

- il y a 11 heures
- 4 min de lecture

La COSP11 s’est ouverte solennellement le 15 décembre 2025 à Doha, au Sheraton Grand Doha Resort & Convention Hotel, sous le thème “Shaping Tomorrow’s Integrity” (« Façonner l’intégrité de demain »). Cet événement mondial, qui se déroule jusqu’au 19 décembre, est la plus importante conférence internationale dédiée à la lutte contre la corruption, réunissant les 192 États parties à la Convention, plus de 2 500 participants représentant gouvernements, organisations internationales, société civile, secteur privé et experts
La cérémonie d’ouverture a été présidée par Son Excellence Sheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al‑Thani, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, accompagné de hautes autorités qataries et de représentants internationaux.
Une cérémonie préalable a vu le lever des drapeaux du Qatar et des Nations Unies au siège du congrès, marquant le lancement symbolique du sommet.
Parallèlement, la veille du congrès, la remise des “Sheikh Tamim bin Hamad Al‑Thani Anti‑Corruption ACE Awards” a honoré des individus et institutions du monde entier pour leurs contributions exceptionnelles à la lutte contre la corruption.
Objectifs et cadre de la conférence
La COSP11 a pour mission :
de faire le point sur la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies contre la corruption (UNCAC) ;
de débatte des défis émergents en matière de gouvernance, transparence et intégrité ;
d’adopter des résolutions et décisions qui orienteront les politiques anti‑corruption à l’échelle mondiale pour les années à venir.
La conférence couvre cinq grands axes d’action :
Mesures préventives contre la corruption ;
Criminalisation et application de la loi ;
Coopération internationale ;
Récupération d’avoirs ;
Assistance technique et renforcement des capacités.
Débats et points saillants du 15 décembre
Débat général et interventions

La journée a été marquée par un débat général entre les délégations, où plusieurs pays ont exposé leurs priorités nationales et perspectives internationales sur la lutte contre la corruption. La période d’inscription des orateurs pour ce débat a ouvert avant la conférence afin de faciliter une participation inclusive.
Le représentant de l’Union européenne, s’exprimant au nom de ses États membres, a réaffirmé l’importance de la transparence, des droits humains et de l’intelligence artificielle (IA) comme outil anti‑corruption dans les technologies modernes, soulignant la nécessité de normes robustes en matière de gouvernance numérique.
Participation internationale : quelques délégations clés
La COSP11 a vu une forte représentation régionale et internationale dès le premier jour, avec des délégations de plusieurs pays importants sur chaque continent :
Afrique
Éthiopie : Délégation conduite par le Chef de la Commission fédérale éthiopienne pour l’éthique et la lutte contre la corruption, participant activement aux sessions plénières et aux discussions sur la transparence institutionnelle.
Algérie : Participation d’une délégation officielle composée de hauts responsables des institutions nationales de prévention et de lutte contre la corruption, mettant en avant les réformes engagées en matière de gouvernance, de transparence administrative et de coopération judiciaire internationale.
Afrique du Sud : Délégation conduite par des représentants du ministère de la Justice et des organes spécialisés de lutte contre la corruption, soulignant l’importance du renforcement des mécanismes de responsabilité, de l’indépendance institutionnelle et de la coopération régionale et internationale.
Asie
Arabie saoudite : représentée par Mazin Al‑Kahmous, Président de l’Autorité de surveillance et de lutte anti‑corruption (Nazaha), qui a souligné l’importance du renforcement législatif et institutionnel.
Chine : Vice‑ministre des Affaires étrangères a réaffirmé l’engagement de la Chine envers un système mondial anti‑corruption équitable et la coopération internationale pour renforcer les normes contre la corruption.
Moyen‑Orient
Koweït : Délégation de la Nazaha koweïtienne, mettant l’accent sur la coopération régionale et l’échange d’expériences institutionnelles.
Europe
Union européenne : prise de parole collective au débat général sur l’importance de l’intelligence artificielle et des valeurs démocratiques dans les stratégies anti‑corruption.
Résolutions et décisions en négociation
Même si la plupart des résolutions officielles n’étaient pas encore adoptées au cours de la journée du 15 décembre, plusieurs éléments structurants ont été discutés ou sont en train d’être finalisés :
Négociations sur plusieurs projets de résolution
Selon les organisateurs, les États parties négocient environ 11 projets de résolutions, couvrant notamment :
l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les efforts anti‑corruption ;
l’intégrité politique et la transparence du financement des campagnes électorales ;
l’engagement des jeunes et promotion de normes éthiques dès le plus jeune âge ;
l’examen du lien entre corruption, criminalité organisée, trafics illicites et crimes environnementaux.
Parmi les sujets les plus débattus :
renforcement du Implementation Review Mechanism (IRM) pour une application plus transparente et efficace de l’UNCAC ;
inclusion de standards pour la transparence des financements politiques (proposé dans une résolution historique par la Norvège, l’Albanie, le Ghana et la Mongolie).
Rôle de la société civile
Plusieurs organisations internationales, telles que Transparency International, ont encouragé les États à adopter des mesures ambitieuses, notamment sur le financement politique, la transparence de propriété des entreprises et l’intégration des enjeux environnementaux dans la lutte contre la corruption.
Analyse des enjeux clés
🔹 Transparence et démocratie
Les débats ont souligné l’importance de mesures concrètes contre l’opacité du financement politique, un sujet historiquement peu traité par les résolutions précédentes.
🔹 Nouvelles technologies
Le rôle de l’IA et d’autres technologies numériques comme outils de prévention mais aussi comme risques nouveaux a été mis en avant dans les interventions, notamment celles de la délégation européenne.
🔹 Coopération renforcée
L’échange d’expériences et les partenariats entre États, institutions internationales, société civile et secteur privé ont été considérés indispensables pour une mise en œuvre efficace de l’UNCAC.
Conclusion de la première journée

La journée du 15 décembre à la COSP11 a servi avant tout à poser les bases politiques et diplomatiques de la session :
une ouverture solennelle,
des interventions de haut niveau,
une forte participation mondiale,
le lancement des négociations de résolutions structurantes pour les années à venir.
Les discussions se poursuivent tout au long de la semaine, avec l’objectif d’adopter des résolutions qui renforceront les normes internationales contre la corruption et guideront les politiques nationales et régionales dans ce domaine clé de gouvernance mondiale.
Pour le Département presse & médias
de Doha - Qatar : Tony Betenberg


Commentaires