Mali : La descente aux enfers sous la junte militaire - Constats, preuves et appel à l’action internationale
- omsac actualités
- 7 avr.
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Préambule
Depuis le coup d’État militaire du 18 août 2020, suivi d’un second en mai 2021, le Mali vit une crise multiforme sans précédent. L’OMSAC (Organisation de Sécurité Anti Corruption et Criminalité), à travers son Département Intégrité et Investigations, ses experts partenaires, et en coopération avec plusieurs lanceurs d’alerte nationaux, suit de près la situation. Aujourd’hui, il est impératif de briser le silence, de révéler la vérité et d’exiger une réaction immédiate de la communauté internationale.
I. Un pouvoir militaire illégitime et autoritaire
La junte militaire, dirigée par le colonel Assimi Goïta, s’est installée dans la durée au mépris des engagements pris devant la CEDEAO et la communauté internationale. Le processus démocratique est gelé, les libertés sont étouffées, et le pays est plongé dans une spirale de répression :
Suspension de la Constitution.
Dissolution d’organes législatifs et judiciaires.
Répression des médias, des syndicats et des leaders d’opinion.
Arrestations arbitraires et intimidations.
II. Insécurité généralisée et chaos territorial
L'un des prétextes du coup d'État était de rétablir la sécurité. Or, les faits prouvent le contraire :
Expansion des groupes armés terroristes, notamment dans le centre et le nord du Mali.
Massacres de civils, conflits interethniques et impunité quasi-totale.
Absence de l'État dans des zones entières, livrées aux milices ou à des factions islamistes.
Échec total de l’approche sécuritaire russe (Wagner), qui a aggravé les violences, parfois même par des opérations extrajudiciaires documentées.
III. Explosion de la corruption et des détournements
Malgré le discours officiel anti-corruption, la junte a ouvert la voie à un système mafieux opaque, dans la continuité (et parfois en lien) avec les anciens régimes :
Affaires documentées de détournement de fonds publics dans les achats d’armement, la gestion des douanes, les contrats publics.
Utilisation des ressources de l'État pour enrichir une élite militaire restreinte.
Enquête en cours de l’OMSAC sur les biens mal acquis : patrimoine à l’étranger, sociétés écran, comptes offshore liés aux anciens et nouveaux dignitaires.
IV. Pauvreté, isolement et souffrance du peuple malien

La population paie le prix fort de cette dérive autoritaire :
Explosion de la pauvreté : chômage massif, inflation, insécurité alimentaire.
Réduction drastique de l’aide internationale.
Fuite des cerveaux, exil des jeunes et désespoir croissant.
Systèmes de santé et d’éducation en ruine.
V. L’État malien, pris en otage
Le Mali n’est plus gouverné, il est confisqué :
Par une junte militaire sans légitimité populaire.
Par des réseaux de corruption et de contrebande.
Par la peur, la propagande et la violence.
VI. Recommandations de l’OMSAC
L’OMSAC appelle l’ONU, le Conseil de Sécurité, l’Union Africaine, la CEDEAO, et l’ensemble des États démocratiques à :
Conditionner toute coopération avec la junte à un retour immédiat à un calendrier électoral crédible et contrôlé.
Envoyer une mission d’enquête internationale sur les violations des droits humains et les crimes économiques.
Geler les avoirs identifiés comme biens mal acquis en lien avec la junte ou les anciens régimes, dans les juridictions partenaires.
Protéger les lanceurs d’alerte maliens, et soutenir la société civile indépendante.
Initier un dialogue régional et inclusif pour reconstruire les fondations de l’État malien avec le peuple.
VII. Conclusion
Le peuple malien ne mérite ni la misère, ni la dictature. La junte militaire a trahi toutes ses promesses. Elle doit être tenue pour responsable. Le silence et l’inaction ne sont plus des options.
L’OMSAC continuera, avec ses partenaires, à documenter, dénoncer et agir. La justice, la transparence et la souveraineté populaire doivent redevenir les piliers du Mali.
Département Intégrité & Investigations de l'OMSAC
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