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L’œil de l'OMSAC sur la situation des étudiants subsahariens en Tunisie


En Tunisie, depuis la polémique déclenchée par les propos du président Kaïs Saïed sur les migrants subsahariens, la présidence de la République et celle du gouvernement tentent d’apaiser le ton dans un communiqué commun publié le dimanche 5 mars au soir. Beaucoup d'étudiants subsahariens restent cependant cloîtrés chez eux.


Dans son communiqué, la présidence fait part de son « étonnement » face à une campagne de « prétendu racisme en Tunisie » et rappelle le vote de la loi de 2018 contre le racisme et que la Tunisie est fière d’être un pays africain.


Le gouvernement annonce également une batterie de mesures pour aider les étudiants subsahariens en Tunisie, notamment l’octroi d'une carte de séjour d’un an. Mais, pour le moment, beaucoup ont peur et suivent leurs cours en ligne, cloîtrés chez eux, depuis les violences et arrestations qui ont succédé aux propos du président Saïed.


« Les Tunisiens, eux, continuent d’aller à l’école »

Dulcinée, 21 ans est originaire de la République centrafricaine. Étudiante à l’université centrale de Tunis, elle entame sa deuxième année en commerce international.


Habituée aux cours en ligne pendant la pandémie, cette option, dans le contexte actuel à Tunis, prend une toute autre dimension : « La différence avec le Covid-19, c’était que tout le monde était à la maison.


Alors que la différence avec cette situation c’est que les Tunisiens, eux, continuent d’aller à l’école et c’est nous les Subsahariens qui suivons les cours en ligne. »


Une distinction nécessaire face au risque d’agression. Beaucoup d’universités offrent les cours en ligne après que les étudiants subsahariens aient eu pour mot d’ordre de rester chez eux.


Dulcinée n’est pas sortie depuis une semaine : « Ces cours en ligne ne sont pas vraiment trop favorables pour nous parce qu’il y a certaines matières qui méritent d’être suivies en présentiel comme les maths ; le calcul, donc en ligne, c’est pas vraiment favorable pour nous mais on est obligés de s’y faire avec parce que c’est vraiment compliqué, on ne peut pas sortir de peur d’être agressé. »


« C’est plus comme avant en fait »

Un sentiment partagé par Gaspard étudiant congolais de 22 ans en commerce international : « On fait quelques courses et puis on rentre, on est toujours aux environs, pas de déplacement inutile, nous sommes toujours là et ça se passe vraiment dans des conditions compliquées. C’est plus comme avant en fait ».


Selon les chiffres des associations estudiantines, ils sont entre 5 000 et 7 000 étudiants subsahariens en Tunisie.



Lilia Blaise



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