Port-au-Prince, 25 novembre 2024 – Le peuple haïtien et la communauté internationale ont été profondément interpellés par les récentes déclarations du président français, Emmanuel Macron, prononcées lors de son discours le 19 novembre dernier, à l'occasion de la commémoration de la bataille de Valongo, au Brésil. Ce discours a été perçu par de nombreux observateurs comme un moment où l’histoire de Haïti a été mise à mal, et où le rôle historique de la France dans la colonisation et l'esclavage a été minimisé.
Le président Macron a affirmé que « ce sont les Haïtiens eux-mêmes qui ont tué Haïti… » Ces mots ont suscité une vive controverse, notamment au sein du Comité National Haïtien des Restitutions et Réparations (CNHRR), qui a dénoncé cette déclaration comme une tentative de réduire la responsabilité historique de la France dans la tragédie coloniale, la traite transatlantique et les conséquences durables de l'indépendance imposée à Haïti. Ce commentaire fait écho à une longue tradition d'interprétations simplistes qui négligent la complexité historique de la nation haïtienne et les sacrifices que ce peuple a dû endurer pour obtenir sa liberté.
Les propos de Macron interviennent au lendemain des commémorations du 18 novembre, marquant la victoire décisive de Haïti lors de la bataille de Vertières en 1803, une date clé qui symbolise la résistance héroïque contre l'esclavage et l'impérialisme colonial français. Cependant, cette victoire est ternie par l'ombre d'une dette injustifiée que la France a exigée de Haïti en 1825, une somme astronomique de 90 millions de francs qui a écrasé le pays économiquement et l'a empêché de se développer pleinement.
Aujourd'hui encore, Haïti porte le poids de cette injustice historique, un fardeau qui perdure et se reflète dans les difficultés économiques et sociales auxquelles le pays est confronté. L'absence de soutien international véritable et de reconnaissance de ces injustices historiques constitue une forme de négligence qui condamne Haïti à une situation de précarité. La communauté internationale, en particulier les anciennes puissances coloniales, reste étonnamment silencieuse face à cette réalité, un silence qui renforce l'impression que les souffrances de Haïti ne sont toujours pas pleinement comprises ou prises en compte.
L'Organisation Mondiale de Sécurité Anti-Corruption et Criminalité (OMSAC) déplore cette indifférence et appelle à une réflexion sérieuse sur les responsabilités historiques des nations concernées. Il est impératif que la communauté internationale reconnaisse non seulement les blessures du passé, mais qu'elle œuvre concrètement à réparer les torts faits à Haïti, par des actions visibles et des engagements tangibles, loin des discours qui négligent la gravité de la situation.
En ce moment critique, il est plus que jamais nécessaire de soutenir Haïti dans sa quête de justice et de développement durable, tout en honorant le courage et la résilience de son peuple qui, malgré les adversités, continue de se battre pour un avenir meilleur.
Département presse & m&dias de l'OMSAC
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